dont elles étaient faites, devait évoluer sans cesse, vers le travail final, où Dieu fût reconnu et accepté tel quel par le corps.
On voyait que la transformation des sirènes en mammifères était un calcul fait d’avance, de sorte que, après chaque détachement de l’antérieur, la matière ressuscitée participât à la création d’un nouvel univers. En laissant derrière elle quelques exemplaires de ceux qui avaient sous-estimé la nature de la Vie dans le corps, pour que les générations suivantes puissent avoir des modèles sur l’esclavage du péché. Les mots du Créateur se sont entendus pour la dernière fois ce jour. Ils n’ont été compris que par Jésus et par le sang des sirènes qui s’étaient acheminées dans le désert, sans regarder derrière. Devant elles, régnait la Lumière. Derrière elles, les mers et les océans, frémissant de solitude. Jésus regarda par-dessus le désert, vers tous les animaux qui existaient et dit : « Les êtres qui apparaîtront maintenant sur la Terre, nés des sirènes et de la parole du Père, seront par-dessus tous les autres êtres vivants. Et ils prendront la Terre en possession et rien ne pourra les vaincre. Ils contiennent Dieu par le sang vivant, et leur mort marquera, à jamais, le retour de la Vie en Soi-même. Parce que Moi, Je suis Vie de la Vie du Créateur, Je demande à la Terre de recevoir et d’obéir à ces paroles. »
Ensuite, Jésus a disparu du ciel, et les sirènes se sont arrêtées. Une pluie est tombée sur le désert, rafraîchissant les corps des êtres exténués de chaleur et de soif. Les eaux ont commencé à s’accumuler sur la terre brûlante, à former des lacs et des vallées. En quelques jours le désert du Haut Plateau est devenu supportable. Des brins de végétation ont commencé à