Pagina 48
 
-Le cinquieme Evangile-

poissons des eaux étaient restés comme avant le détachement. Ils n’avaient pas senti le changement. Leur destin avait changé au moment où l’envie du corps a vaincu la voix de la raison divine, transmise par le sang du Créateur et où ils ont commencé à se nourrir de la création destinée à la multiplication de la matière ressuscitée avec Jésus. La perpétuation de leur existence avait maintenant une motivation matérielle destinée à tenir en Vie, les êtres qui étaient restés fidèles à leur Créateur. Et leur reproduction s’était transformée dans un bonheur maladif du corps, qui errait sans avoir la chance de la conscience de Soi-même, dans des eaux salées ou douces, jusqu’à une fin inconnue. Parce que ce qui venait au monde sans Dieu en Soi ne pouvait plus se rapprocher de celui-ci, en portant dans son ordre génétique, la malédiction qui l’avait voué au péché.

        Le statut des animaux de champs était tout à fait différent, car ils n’avaient jamais eu la chance de cohabiter avec le Créateur. Mais ce qui est né avec Dieu et l’a perdu, porte dans le corps la joie amère de l’instinct, ainsi que la conscience désespérée de la mort. La différence entre les créatures qui sont nées du sang du Sauveur, mais se sont perdues par le péché, et les créatures qui ne sont nées que de l’eau qui a lavé ce sang, est que les premières doivent porter deux consciences ; l’une de la mort et l’autre de ce qu’elles auraient pu être. Qui se transforment, à jamais, dans une inévitable et interminable peur. Dieu cohabite avec la matière, d’après Sa volonté, dans le but de réaliser Son travail. Et le but de ce travail est la résurrection de la matière, par la transformation de celle-ci en êtres qui contiennent Dieu, de sorte qu’à la fin de Son travail, la matière transformée en corps soit capable d’un