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-Le cinquieme Evangile-

Effrayées, les sirènes ont commencé à se regarder les unes les autres et à oser marcher sur la terre comme les mammifères, qu’elles avaient vus jadis. Même si elles avaient des nageoires au lieu de membres inférieurs. Elles se sont de nouveau regardées les unes  les autres, après vers la Lumière qui leur indiquait le chemin dans le Ciel, comme un arc-en-ciel. Tout autour elles ne voyaient que le désert, et devant une mer de sable brûlant. Et tout de même, elles devaient avancer, car elles avaient entendu la voix de Dieu devenant loi.

        C’est ainsi qu’elles ont fait les premiers pas. Les nageoires agissaient comme des pieds, leur donnant une démarche balancée, mais sûre. Derrière elles, sur le sable, en guise de rayures, restait l’empreinte de la séparation des eaux et le sens qu’elles devaient suivre, pour vivre avec Dieu. Leurs pas portaient le signe du miracle divin. Dieu les voyait et s’en réjouissait. Pour cela Il a dit : « Voilà que Mon travail est bon ! » Il était content  des sirènes qui suivaient Jésus, parce qu’Il savait que ces sirènes s’acheminaient dans Sa voie, et pour cette raison, Il pardonnait aussi celles restées dans les eaux, proies à l’instinct qui avait été plus fort que Ses paroles. Il avait su dès le commencement  que toute la matière, ressuscitée par Son sang, ne pourrait pas suivre les rigueurs de cette résurrection. Parce que le relèvement du non-être à la hauteur de la dignité divine, n’est pas une chose facile, et le péché créé par le corps, fruit de son origine matérielle, ne peut être arrêté, que par la mort globale de la matière qui le contient. Ainsi,  les sirènes, qui se sont détachées des eaux et ont suivi la voix du sang divin vers le désert, se sont détachées pour toujours de leur milieu aquatique, se relevant au rang suivant. Parce que la matière de leur corps, avec la Vie