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-Le cinquieme Evangile-

apparaître parmi les graines de sable, se multipliant par la suite, jusqu’à ce qu’ils remplissent le désert. Les pluies continuaient de tomber, saturant le sol sablonneux et le transformant en plaine. L’air était chaud et humide. Épuisées de faim et marche, les sirènes nageaient les unes vers les autres, menées par une sorte de désespoir imprévisible. Leur sang bouillait de nouvelle Vie, mais aussi de tristesse pour l’absence des poissons des eaux. Évidemment, elles ne pouvaient pas se poser des questions, mais tout de même, de quoi allaient-elles se nourrir ?

        La voix de Jésus avait disparu avec le rayon de lumière, qui leur avait indiqué le chemin vers cet endroit sans leur donner l’absolution pour la nourriture. Elles auraient pu essayer de se nourrir des plantes qui avaient poussé tout autour, mais elles n’osaient pas. Les sons que celles-ci poussaient, une sorte de cri prolongé,  auraient pu être exactement les questions qu’elles se seraient posées. Parce qu’il était certain, qu’aucune des sirènes n’avait d’autres préoccupations que d’apprendre si ce supplice allait encore durer longtemps. La crainte, du péché et de la mort, les tenaient loin de la végétation déjà assez abondante. C’était en fait le test de fidélité auquel Jésus les avait soumises, en leur disant après :    « J’ai suivi votre comportement pendant quarante jours après votre arrivée. Et J’ai vu que vous avez plutôt préféré mourir, que recourir au cannibalisme, apparemment naturel. Ainsi que, aujourd’hui Je vous dis au nom de Mon Père et de votre Créateur, que vous n’avez pas été amenées ici pour mourir, mais au contraire, pour changer, pour donner, à la longue, Ma Vie, aux nouveaux corps que vous alliez recevoir. Car le travail du Père, d’ascension aux Cieux de la matière